Lors d'une hémorragie externe, l'utilisation d'un pansement hémostatique permet de stopper le saignement sans couper la circulation du sang. Très souvent utilisé par les secouristes et les sapeurs-pompiers, il évite la surcompression et le risque de garrot artériel. Alors, comment bien utiliser et positionner un pansement hémostatique ? On vous explique tout !
Lorsqu'on évoque le concept d'hémorragie, notre esprit se tourne inévitablement vers le fascinant réseau de vaisseaux sanguins qui traverse notre corps, transportant le précieux fluide vital, le sang. L'hémorragie, dans son essence, nous plonge au cœur de cette complexe autoroute de la vie, où les vaisseaux sanguins, comme des artères et des veines, sont chargés de maintenir l'équilibre entre le flux et la rétention de ce liquide vital. Dans cette exploration, nous dévoilerons les mystères de l'hémorragie, décrivant ses causes, ses manifestations et les moyens de la comprendre pour mieux la prévenir et la traiter. Bienvenue dans l'univers captivant des vaisseaux sanguins et du sang, où la survie et la santé se mêlent dans une danse constante. |
Dans quel cas utiliser un pansement hémostatique ?
En cas d’hémorragie externe, l’un des premiers gestes de secours consiste à stopper le saignement sans pour autant couper la circulation.
Ce geste de première urgence s’opère par une compression manuelle ou avec l'aide d’un pansement compressif.
Le pansement hémostatique d’urgence est spécialement conçu pour se substituer à la compression manuelle et ainsi, libérer le sauveteur pour permettre d’effectuer d’autres interventions de secours.
Lors des plaies importantes à fort saignement, l’usage de ce matériel de soin est recommandé. Il arrête l’hémorragie tout en évitant la surcompression et le risque de garrot artériel. Un pansement hémostatique comme le Coupe Hémo + est testé par les secouristes et les sapeurs pompiers pour confirmer son efficacité et confirmer lors de leurs essais qu’aucun effet de garrot artériel n’a été constaté.
À noter, que le pansement israélien compressif est aussi une bonne alternative pour stopper une hémorragie externe tout en permettant au sauveteur de venir en aide à d'autres victimes. En effet, la bague en plastique intégrée permet de serrer la bande de façon permanente. S’il est très fortement serré, il peut même être utilisé comme un garrot.
Contrairement au garrot, l’utilisation d’un pansement compressif n’est pas considérée comme un acte médical et peut être utilisé par tous. En effet, il est interdit de poser un garrot par toute personne qui n’est pas du corps médical.
Comment bien positionner un coussin compressif hémostatique ?
Le coussin hémostatique est composé d’une bande élastique avec un système d’accroche par velcro, d’une compresse et d’un carré de mousse.
La pose est très facile et peut être effectuée par toute personne même non secouriste.
Voici les 5 étapes pour une mise en place optimale du pansement hémostatique :
1. Dépliez totalement la bande élastique |
2. Positionnez le pansement absorbant sur la plaie tout en appuyant |
3. Enroulez la bande autour du membre |
4. Tendez la bande plus ou moins fort pour régler la compression et obtenir une pression suffisante en fonction de l’hémorragie |
5. Vérifiez le pouls pour contrôler la pression exercée par le coussin hémostatique. Si le pouls n’est plus sensible, alors la pression exercée par la bande est excessive. Il est donc nécessaire de relâcher légèrement la pression. |
Conseils d’utilisation
Nous vous conseillons fortement d’utiliser des gants à usage unique en latex ou en nitrile pour éviter tout risque de contamination.
Veillez à indiquer l’heure de pose sur l’étiquette de pose dédiée. Cette information sera fortement utile pour les secouristes et personnes du corps médical.
Enfin, après la pose du pansement hémostatique, veillez à prévenir rapidement les services d’urgence :
- Pompiers (18)
- Samu (15)
- Service d’urgence pour personnes sourdes ou malentendantes (114)
Qui prend en charge les personnes victimes de choc hémorragique ?
Dans la prise en charge du choc hémorragique d'origine traumatique en préhospitalier, plusieurs acteurs jouent des rôles cruciaux pour assurer une intervention rapide et efficace. Les Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), le Service Mobile d'Urgence et de Réanimation (SMUR), les Véhicules de Liaison Médicale (VLM) et les Anesthésistes-Réanimateurs (AR) sont des maillons essentiels de cette chaîne de soins vitale.
1. Les CHU (Centres Hospitaliers Universitaires) : Les CHU sont des établissements hospitaliers de référence en matière de traumatologie et de prise en charge des patients en état de choc hémorragique. Ils disposent d'unités de soins intensifs, de blocs opératoires, et de plateformes de transfusion sanguine avancées, ce qui en fait le lieu idéal pour traiter les blessures graves. En préhospitalier, les équipes de secours s'efforcent de transporter rapidement les patients en choc hémorragique vers ces centres pour bénéficier d'une intervention chirurgicale immédiate si nécessaire.
2. Le SMUR (Service Mobile d'Urgence et de Réanimation) : Les équipes médicales du SMUR sont spécialisées dans les interventions d'urgence. Elles se rendent sur les lieux de l'accident avec des équipements avancés pour stabiliser les patients en état de choc hémorragique. Les SMUR peuvent administrer des traitements tels que la perfusion de fluides, la transfusion sanguine, et le contrôle des hémorragies internes. Leur expertise est cruciale pour préparer les patients au transport vers le CHU.
3. Les VLM (Véhicules de Liaison Médicale) : Les VLM sont des ambulances spécialement équipées pour le transport sécurisé et surveillé des patients en état critique. Ils sont utilisés pour transférer les patients du lieu de l'accident au CHU ou à d'autres établissements médicaux appropriés. Les VLM sont opérés par des équipes médicales formées pour maintenir la stabilité des patients pendant le transfert.
4. Les Anesthésistes-Réanimateurs (AR) : Les AR sont des médecins spécialisés dans l'anesthésie et la réanimation. Ils jouent un rôle vital en salle d'opération pour contrôler les saignements, stabiliser les patients et effectuer des interventions chirurgicales d'urgence lorsque cela est nécessaire. Leur expertise en gestion des voies respiratoires et en hémodynamique est essentielle pour la prise en charge du choc hémorragique.
Ensemble, ces acteurs du système de santé travaillent en étroite collaboration pour assurer que les patients en état de choc hémorragique reçoivent des soins rapides et de haute qualité dès le moment de l'accident jusqu'à leur prise en charge en salle d'opération si nécessaire. Cette coordination et cette expertise sont cruciales pour améliorer les chances de survie des patients et réduire les conséquences potentielles des blessures graves.
Qu'est-ce que la "méthode ABCDE" ?
La méthode ABCDE est un protocole essentiel dans les soins d'urgence et la médecine préhospitalière, conçue pour évaluer rapidement et systématiquement l'état d'un patient en situation d'urgence. Chacune des lettres de l'acronyme ABCDE représente une étape clé de l'évaluation, permettant aux professionnels de la santé de prendre des décisions rapides et éclairées pour assurer la meilleure prise en charge possible.
A - Airway (Voies aériennes) : La première étape consiste à s'assurer que les voies aériennes du patient sont dégagées. Il est primordial de vérifier si la personne peut respirer normalement. Si les voies sont obstruées, une intervention immédiate, comme la position latérale de sécurité ou la désobstruction, est nécessaire pour rétablir la respiration.
B - Breathing (Respiration) : Après avoir assuré des voies aériennes dégagées, on évalue la respiration du patient. On vérifie la fréquence respiratoire, la qualité et la symétrie des mouvements respiratoires, ainsi que la présence de signes de détresse respiratoire. Si nécessaire, une ventilation artificielle ou une oxygénothérapie peut être entreprise.
C - Circulation : La circulation sanguine du patient est évaluée en vérifiant le pouls, la pression artérielle et la perfusion (l'état de la peau, la couleur des lèvres, etc.). Si le patient est en état de choc ou présente des signes de dysfonctionnement circulatoire, des mesures de réanimation cardiaque, telles que la RCP (Réanimation Cardio-Pulmonaire), peuvent être nécessaires.
D - Disability (Déficit neurologique) : Dans cette étape, on évalue la neurologie du patient en examinant sa réactivité, sa conscience, ses pupilles et ses réflexes. Cela permet de détecter rapidement des signes de traumatisme crânien ou d'autres troubles neurologiques.
E - Exposure (Exposition) : Enfin, la dernière étape consiste à exposer le patient pour rechercher d'éventuelles blessures cachées. On examine tout le corps à la recherche de fractures, d'ecchymoses, de plaies ou d'autres signes de blessure. Cette étape permet de déterminer la gravité des lésions et d'orienter les soins ultérieurs.
La méthode ABCDE est un outil essentiel pour les professionnels de la santé, car elle permet une évaluation rapide et structurée des patients en situation d'urgence, en mettant l'accent sur les priorités vitales. En suivant cette méthode, les soignants peuvent prendre des décisions éclairées pour sauver des vies et améliorer les chances de rétablissement des patients. Elle incarne la base de la gestion des urgences médicales et est enseignée largement dans les formations aux premiers secours et à la médecine d'urgence.
Que nous dit le référentiel PSE1 en termes de gestion des hémorragies externes?
Le référentiel PSCE1 (Premiers Secours en Équipe de niveau 1) constitue une norme fondamentale en matière de secourisme, définissant les compétences essentielles pour intervenir efficacement en cas d'urgence médicale. L'un des aspects cruciaux de ce référentiel concerne la gestion des hémorragies externes, une compétence qui revêt une importance particulière dans les premiers secours.
Lorsqu'il s'agit de soins pour les hémorragies externes, le référentiel PSCE1 met l'accent sur une approche méthodique et stratégique. Les secouristes sont formés à évaluer rapidement la gravité de l'hémorragie en utilisant la méthode ABCDE (Airway, Breathing, Circulation, Disability, Exposure) pour identifier et traiter les blessures potentiellement mortelles. Cette approche systématique permet de prioriser les actions en fonction de la gravité de la situation.
Pour les hémorragies externes, le référentiel PSCE1 enseigne aux secouristes à effectuer les actions suivantes :
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Protéger et s'assurer de sa propre sécurité : Avant tout, les secouristes doivent s'assurer qu'ils ne courent aucun danger en intervenant sur la scène de l'accident.
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Évaluer la gravité de l'hémorragie : Il est crucial de déterminer si l'hémorragie est mineure, modérée ou grave. Une évaluation précise permet de décider du traitement approprié.
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Exercer une pression directe : Pour les hémorragies externes, la pression directe sur la plaie avec un pansement stérile est souvent la première étape pour contrôler le saignement.
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Élever la zone blessée : Si possible, élever la zone du corps où se trouve la plaie. Cela réduit la pression sanguine dans la zone et peut aider à arrêter l'hémorragie.
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Utiliser un pansement compressif ou un garrot : Selon la gravité de l'hémorragie, des pansements compressifs ou un garrot peuvent être nécessaires. Le référentiel PSCE1 enseigne comment appliquer ces dispositifs de manière appropriée et sûre.
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Surveiller en permanence la victime : Les secouristes doivent rester vigilants et surveiller la victime en permanence pour détecter tout signe de détérioration de son état.
En somme, le référentiel PSCE1 offre des lignes directrices claires pour la gestion des hémorragies externes, en mettant l'accent sur la sécurité du secouriste et la rapidité d'intervention. En maîtrisant ces compétences, les secouristes sont prêts à répondre efficacement aux situations d'urgence et à contribuer à sauver des vies en cas de blessures graves impliquant des hémorragies externes.