Tensiomètre : ce qu’il faut absolument savoir pour bien mesurer sa tension artérielle
La pression artérielle est un indicateur vital de notre santé cardiovasculaire. Trop élevée, elle peut annoncer un risque d’hypertension ; trop basse, elle peut révéler une hypotension. Dans les deux cas, il est essentiel de pouvoir la mesurer avec fiabilité. Et pour cela, rien ne remplace un bon tensiomètre… et un bon mode d’emploi. Voici tout ce que vous devez savoir pour bien choisir, bien utiliser et bien interpréter un appareil de mesure de la tension.
Tensiomètre manuel ou électronique : comment choisir intelligemment ?
Le tensiomètre manuel reste le standard en milieu hospitalier. Il fonctionne avec un brassard et un manomètre, couplé à un stéthoscope. Ce type d'appareil exige cependant un certain savoir-faire : il faut repérer les sons de Korotkoff pour identifier les pressions systolique et diastolique.
À l'inverse, le tensiomètre électronique, aussi appelé automatique, s'utilise sans compétence particulière. Il gonfle et dégonfle le brassard automatiquement, affiche les résultats sur un écran, et parfois même les enregistre pour le suivi.
Pour les professionnels, le manuel offre un contrôle total. Pour un usage en établissement ou à domicile, l’électronique est plus simple, rapide et sécurisé.
Attention : préférez un tensiomètre validé cliniquement (voir les certifications de la Société Européenne d’Hypertension ou d’organismes comme la HAS). Évitez les modèles de poignet non homologués, souvent imprécis.
Comment fonctionne un tensiomètre automatique ou manuel ?
Le principe de mesure de la pression artérielle repose sur l’occlusion temporaire d’une artère, généralement l’artère brachiale. Le brassard se gonfle pour bloquer l’écoulement sanguin, puis se dégonfle lentement.
Lors des premiers battements perçus : c’est la pression systolique (pression maximale).
Lorsque les battements cessent d’être audibles ou détectables : c’est la pression diastolique (pression minimale).
Les modèles électroniques utilisent la méthode oscillométrique : ils détectent les variations de pression dans le brassard sans stéthoscope. Certains modèles avancés peuvent aussi calculer l’indice de variabilité tensionnelle, utile dans le suivi de pathologies chroniques.
Bien se préparer avant la prise de tension : une étape souvent négligée
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Une mauvaise posture ou un environnement bruyant peuvent fausser la mesure. Voici les règles à suivre pour une mesure fiable :
- Ne fumez pas, ne buvez pas de café et ne faites pas d’effort physique dans les 30 minutes précédant la mesure.
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Restez au repos 5 minutes avant de commencer.
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Installez-vous dans une pièce calme, à température stable.
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Posture idéale: assis, dos appuyé, pieds au sol, bras posé sur une table à hauteur du cœur.
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Le brassard doit être placé2 à 3 cm au-dessus du pli du coude, le tuyau dirigé vers le bas, le long de l’artère.
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Une fois la mesure lancée : restez immobile et silencieux.
Réalisez plusieurs mesures (2 à 3) espacées d'une minute, puis faites la moyenne.
Lecture et interprétation des résultats
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Les résultats s’affichent sous cette forme :
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Que signifient ces chiffres ?
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Astuce : gardez un carnet ou une application mobile pour suivre l’évolution de vos mesures. La tendance sur plusieurs jours est plus fiable qu’une mesure isolée. |
À quoi sert réellement un tensiomètre dans le suivi médical ?
Le tensiomètre n’est pas seulement un outil de diagnostic ponctuel. Il est essentiel dans la surveillance des patients hypertendus, des personnes âgées, des femmes enceintes (pré-éclampsie), ou encore des patients atteints de pathologies cardiaques, rénales ou neurologiques.
Certaines structures (cliniques, EHPAD, soins à domicile) utilisent des tensiomètres connectés, avec transmission des données en temps réel au dossier patient.
Les modèles avancés permettent également de détecter des arythmies cardiaques, un signal précurseur d’accidents cardiovasculaires.